L’ordre du jour du dernier Conseil Municipal, le deuxième en une semaine, semblait pourtant le prédestiner à une liquidation rapide:
– Projet de convention avec le Département dans le cadre du dispositif d’assistance aux collectivités territoriales
– Eco-quartier des Espinasses: projet de convention “de financement et de déclassement” entre la commune et le Département
Le premier point de cette réunion concernait la signature d’une convention (jointe au projet de délibération) afin que la commune bénéficie de l’assistance technique du Conseil Départemental sur les sujets “voirie, aménagement, habitat” pour un montant de 0.50 euros par habitant et par an. Nous avons voté “pour” puisqu’il nous parait effectivement bienvenu que cette assistance technique peu coûteuse soit largement utilisée.
Le second point consistait aussi à autoriser le maire à signer une convention avec le Conseil Départemental mais celle-ci est tout à fait différente. Cette convention vise à faire réaliser par le Conseil Départemental l’aménagement sécuritaire des accès au futur quartier des Espinasses. Pour l’essentiel, ces travaux concernent la sécurisation des deux carrefours de la mairie et de la pharmacie. Il s’agit de travaux sommaires: mise aux normes et renforcement de la signalisation des plateaux traversants et des passages piétons pour le croisement de la rue de la mairie, réalisation d’un mini giratoire franchissable et renforcement de la signalisation pour celui de la pharmacie. La convention concerne aussi la rétrocession à la commune des rues de la mairie et de la rue Martial Montagne (appartenant encore à ce jour au Conseil Départemental) et la réalisation de 8 places de stationnement dédiées au covoiturage au niveau de l’aire de stationnement de l’école des Espinasses en projet.
Nous avons choisi de voter “pour” cette convention car il nous paraîtrait malvenu de voter contre les travaux de sécurisation des croisements alors même que nous avions fait connaître pendant la campagne de 2020 nos réticences sur le projet de nouvelle école située aux Espinasses en raison en particulier des problématiques de circulation et de sécurité.
Au cours des questions diverses, il nous a été reproché encore une fois nos votes “contre” et nos abstentions lors des conseils précédents. Le maire, échaudé par notre saisine de la CADA (cf article précédent), nous interpelle sur notre démarche et justifie à nouveau son attitude par la crainte d’une possible mauvaise utilisation de notre part du document demandé. Il juge notre comportement stérile et estime nos votes trop négatifs. Mais pourquoi donc l’opposition, déjà sous-représentée (2 contre 13), écartée de la gestion et même des informations municipales, devrait-elle en plus se justifier sur son droit démocratique élémentaire, garanti par le législateur? Il nous a semblé encore une fois ne pas être compris; la question de la « démocratie », à savoir la coexistence de points de vue différents, ne trouve pas beaucoup de résonance dans ce conseil, tant les anciennes rancœurs semblent encore tenaces. Nous avons néanmoins choisi d’occulter l’aspect abusif de ces reproches afin de maintenir un dialogue. Après avoir exposé pour la énième fois notre démarche et écarté à nouveau, les soupçons sur notre tentation de reproduire les fractures du passé, nous avons posé la question directe “Que souhaitez-vous de l’opposition au juste?” C’était une question sans arrière-pensée, destinée à dépasser les vaines batailles autour des demandes de documents, pour entamer un dialogue plus constructif.
S’en est suivi quelques échanges, assez inédits, où la possibilité que nous participions autrement à quelques sujets communaux a été évoquée.
Le maire a clairement expliqué qu’il considère qu’ayant gagné les élections, nous pourrions signifier notre acceptation du vote de la population en soutenant son travail et ses décisions. Plusieurs membres du conseil nous ont reproché de ne pas nous engager sur les dossiers communaux. Nous avons alors rappelé les refus opposés à nos demandes de documents pour voter en connaissance de cause les différentes délibérations proposées au conseil, et l’absence de réponse à nos questions et propositions occasionnelles. Nous avons aussi répété que nous sommes élus de la liste minoritaire—donc de l’opposition— et représentant par là d’une partie de l’électorat qui n’a pas approuvé la création de la nouvelle école de l’autre côté de la route. Cela n’exclut pas que, sur des questions autres, non programmatiques, comme celle des grands jardins ou de la chapelle, au nom de l’intérêt du village, nous soyons prêts à travailler avec l’équipe majoritaire. Nous nous y engageons bien évidemment dans le mesure où nous serions informés normalement sur ces sujets.
Nous pensons cela positif pour le village mais ne nous emballons pas et attendons de voir comment cela peut se concrétiser par la suite. En attendant, même si cela est sans lendemain, le fait d’avoir ne serait-ce qu’un embryon de dialogue raisonnable sans agression fut nouveau et assez réconfortant.
En tout cas c’est ce que l’on va s’efforcer de retenir. AFFAIRE A SUIVRE ….
C’est le pied cette chronique de la vie municipale !
Tout y est impeccable, c’est nickel !
« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. »
Albert Camus
Chacun dit ce qu’il est vraiment dans cette confrontation inégale.
Vos commentaires, très utiles, permettent d’expliciter les « difficultés de compréhension » du compte rendu officiel.
C’est « croquignolesque » !
Au cours du temps, les Grands Jardins ont subi des dégradations esthétiques et environnementales très dommageables.
Grâce à de rares moments de lucidité la décharge a été cachée, la station d’épuration a été modifiée, les restanques ont été restaurées.
Cependant, des tuyaux apparents divers et variés traversent encore le Rivet.
Depuis quelques années, c’est au tour du joli pont en arche de faire les frais de l’urbanisation à marche forcée.
Du culte de la poubelle on est passé au culte du béton.
Ce joli pont est devenu un support de câbles et de tuyauteries et l’arche en pierres a été masquée.
Il n’y a pas de maitrise d’ensemble, il est visible que ces aménagements ne sont pas réfléchis.
Il manque la « patte » d’un spécialiste en urbanisme.
Ces dégradations successives sont dues à la croissance excessive de la population du village depuis cinquante ans.
Limiter cette croissance devrait être un objectif.
Proportionnellement à la population, elle ne devrait pas excéder celle du pays.
Chacun sait qu’en politique le choix est rarement entre le bien et le mal mais entre le pire et le moindre mal.
A Mirabeau nous avons de la chance car nous avons des élus talentueux, désireux de défendre les intérêts du village sans renoncer à leurs convictions.
Tout cela de manière désintéressée et bénévole,…
Extrait du compte rendu du conseil municipal de Mirabeau en date du 06 avril 2021.
« Observation
Par la réforme fiscale qui voit la suppression progressive de la taxe d’habitation, la fiscalité locale ne repose plus que sur la taxe foncière. Les habitants du territoire autres que les propriétaires, les locataires ne contribuent plus directement au fonctionnement ou aux investissements de leur commune par le biais des impôts locaux. A ce niveau, le conseil municipal tient à exprimer son mécontentement sur l’évolution de la fiscalité imposée par l’état. Ce transfert des ressources fiscales vers des dotations d’état conduit inévitablement à la nationalisation de l’impôt et la mise sous tutelle des communes jusqu’à leur disparition ? »
Trop forts ces locataires !
Ils ont choisi massivement de faire une école pharaonique à Mirabeau et maintenant, grâce à l’État, ils la font payer aux propriétaires !!
Au secours l’opposition !
Extrait du compte rendu du conseil municipal de Mirabeau en date du 06 avril 2021.
«11.QUESTIONS DIVERSES :
Monsieur le Maire souhaite informer le conseil municipal d‘un litige en cours sur la commune :
Le stationnement dans l’impasse située montée du château crée un différent entre Mme Camus-Dupré, M. Sevault et le couple Paciotti-Gautier.
Un arrêté concernant la défense de stationner dans l’impasse a été adopté le 22.10.2020.
La mise en place d’un panneau d’interdiction a créé une nouvelle phase dans ce litige avec M.RICHARD.
Le Maire demande l’avis du conseil municipal, majorité et opposition, qui a été adopté à l’unanimité pour une rencontre avec les gendarmes entre toutes les personnes concernées afin de trouver une solution amiable. »
Chaque mois la lecture du compte-rendu du conseil municipal agrémente la vie du village.
On ne peut pas dire que c’est un « sans faute » !
Quels polissons ces mirabelains qui obligent le maire à demander l’avis du conseil municipal majorité et opposition pour décider comment régler des problèmes qui relèvent de son ressort !
C’est une partie du charme de ce village; il est « différent » à cause de ses « différends ».