En tant qu’élus de l’opposition, il est difficile de faire valoir son point de vue au sein du conseil municipal. La sur-représentation de la majorité (13 de la majorité pour 2 de l’opposition) n’arrange pas l’affaire, forcément, mais c’est surtout l’attitude du maire qui nous pose question.
Nous nous attachons pourtant à jouer un rôle constructif, en ne pratiquant pas une opposition systématique, et en votant les délibérations qui nous sont proposées, en conscience, vers ce que nous pensons être l’intérêt du village. Mais force est de constater que nous nous heurtons, jusqu’à présent, à un mur dès qu’il s’agit de s’investir un peu plus..
Pour commencer, lors du dernier conseil, le 5 octobre 2020, il y a eu ce refus de nous communiquer le devis sur lequel s’appuyait une demande de subvention pour la mise en conformité de la sécurité de l’aire de jeux des grands jardins. Le prétexte invoqué fut que ce devis était purement formel et qu’il faudra ensuite en voter un autre qui lui sera « définitif». Soit, mais puisque c’est sans importance alors pourquoi refuser de le communiquer ? Et si l’on estimait que ce devis donne des informations significatives pour la suite ? Comment justifier cette opacité contraire au droit des conseillers municipaux? L’«incompréhension » de notre part, dont parle le compte rendu officiel, n’existe pas. C’est uniquement l’attitude entêtée du maire qui a provoqué notre vote contre la demande soumise.
D’autre part, nouvelle escalade dans la dégradation de nos rapports, nous avons été confrontés à une volonté d’intimidation sur la personne de l’un d’entre nous, nommément cité dans le compte rendu.
Le maire lui a reproché, d’avoir partagé, sur facebook, une publication qui ne lui convenait pas. Au lieu de se contenter de répondre sur facebook, comme à l’accoutumée, le maire a choisi de le faire sur le terrain du conseil municipal. À huis clos, à 11 contre 2, dans une mise en scène totalement irrégulière, façon tribunal populaire, le conseiller a été mis en accusation. Sous prétexte qu’en partageant une publication évoquant des loyers impayés (c’est son interprétation du moins pas la notre, voir encart ci-dessous), l’élu aurait porté «atteinte à la confidentialité (sic)» du conseil, il l’a sommé, par conséquent, de donner… des noms ! Interloqué et sûr de son bon droit, il a refusé évidemment de rentrer dans cette démarche surprenante et délatrice et a défendu le principe de la liberté d’expression. D’autres élus de la majorité sont alors venus étayer l’accusation du maire, affirmant que le partage incriminé sur les réseaux sociaux, cautionnait la position d’un commerçant, indéfendable à leurs yeux. Selon nous, il s’agit d’un refus manifeste d’admettre le principe, pourtant essentiel en démocratie, pour les élus de l’opposition, de s’exprimer dans les media. Les limites de la liberté d’expression sont données par la loi et non par les désirs du maire. Le texte incriminé ne comportant ni invective ni injure, il est dans le domaine de l’expression publique autorisée et le possible droit de réponse doit avoir lieu au même niveau, pas en instrumentalisant un conseil municipal afin de tenter d’intimider l’opposition.
Mise au point sur l’affaire des «loyers impayés»
Le suivi des loyers communaux relève de la gestion courante normale de la municipalité. Nous nous en remettons de fait à la majorité en place qui doit régler ces questions avec toute la rigueur mais aussi la bienveillance qui sont souvent nécessaires suivant les situations. Nous soutenons sincèrement TOUS les commerçants du village d’autant plus qu’ils ont TOUS le mérite de s’obstiner à exercer leur métier dans des conditions pas forcément faciles. Nous les soutenons y compris dans leurs changements et adaptations. Nous regrettons aussi que l’absence de café-bar impacte maintenant la vie villageoise. Toutefois, il nous paraît évident que la municipalité doive œuvrer pour pallier ce manque, en créant un cercle ou café associatif comme cela se fait dans d’autres communes. Nous regrettons encore une fois que l’investissement majeur du budget communal soit consacré au projet d’une nouvelle école, retardant encore pendant de longs mois, voire années, d’autres réalisations bénéfiques à la vie villageoise. Pour terminer sur une touche positive, puisqu’on a évoqué leur nom lors de ce fameux conseil, n’hésitez pas à aller déjeuner dans l’unique restaurant de Mirabeau, Chez Luni, la cuisine y est excellente ! |
« Discours de M. le comte de Mirabeau présentant le projet de déclaration des droits rédigé par le comité des cinq, lors de la séance du 17 aout 1789. »
« 8° Ainsi, libre dans ses pensées, et même dans leur manifestation, le citoyen a le droit de les répandre par la parole, par l’écriture, par l’impression, sous la réserve expresse de ne pas donner atteinte aux droits d’autrui ; les lettres en particulier doivent être sacrées. »