J’ai fait un rêve.
Dans ce rêve, j’avais reçu dans ma boîte à lettres les derniers bulletins d’information édités par la municipalité du petit village où j’habite depuis une trentaine d’années.
Toujours curieux de savoir ce qui se passe dans ma commune, j’ai lu avec beaucoup d’attention les différents articles proposés à mes concitoyens et à moi-même.
Toutefois, après cette lecture, je me suis aperçu que ce qui m’avait le plus marqué, ce n’était pas le contenu, dont l’intérêt divergeait selon les sujets abordés – toute appréciation en ce domaine est forcément subjective –, mais l’aspect propagandiste desdits bulletins.
Je me suis alors demandé ce qui avait bien pu provoquer ce sentiment et j’ai donc entrepris une relecture intégrale des revues.
Là, j’ai constaté deux choses :
- la répétition, confinant au rabâchage, bulletin après bulletin, des mêmes informations, touchant le plus souvent à la sensible amélioration de la situation financière de la commune et au projet de construction d’une nouvelle école ;
- le fait que les noms et prénoms soit du maire, soit de ses adjoints, soit des conseillers municipaux de la majorité figurent à de très nombreuses reprises et sur pratiquement chaque page de chaque bulletin.
Me souvenant alors que l’intitulé dudit bulletin commence par « L’Echo » , je me suis dit que les répétitions, les redites, les accumulations étaient peut-être normales, après tout. L’écho n’est-il pas, en effet, le phénomène de répétition d’un même son ? Et même si l’écho en question s’avère en l’occurrence particulièrement redondant, la revue porterait bien son nom.
Il ne faudrait pas, pour autant, que cet écho répété à l’envi – et même au-delà – finisse par cacher l’essentiel et que la communication devienne propagande.
J’en étais là de mes réflexions quand je me suis réveillé, bien content au final que ce ne soit qu’un rêve.
A moins que…
Daniel Esnard