Et si nous parlions culture(s) ?

Mirabeau, ce n’est pas que Pagnol

Ce ne serait d’ailleurs pas Pagnol du tout si le réalisateur Claude Berri n’avait un jour décidé d’y poser ses caméras. Mettre en avant le film «Jean de Florette» pour développer le tourisme peut se comprendre mais doit-on pour autant occulter tout un riche patrimoine culturel ? Il y a tant à dire sur notre village ! Son Histoire (et même sa préhistoire), les artistes qu’il a inspirés, sa géographie et sa géologie si particulières, ses traditions et sa modernité, ses monuments, sa faune et sa flore… Et surtout, les rencontres que l’on peut y faire.

 

Mirabeau, un melting-pot culturel 

Je vis à Mirabeau depuis dix ans et je suis toujours surprise par la diversité de ses habitants. Certains sont de grands voyageurs, d’autres ont toujours vécu ici et connaissent bien des anecdotes locales.

On y trouve des professionnels de tous horizons qui nous parlent de leur métier, des amateurs partageant volontiers leur passion, des étudiants qui reviennent le temps des vacances, d’autres moins jeunes qui sont la mémoire du village, des étrangers qui nous font découvrir d’autres cultures.

Il y a ceux qui ont la tête dans les nuages, ceux qui ont les deux pieds ancrés dans le terroir, et parfois ce sont les mêmes.

Il y a une Histoire.

Il y a des histoires.

Qu’ils soient au village depuis plusieurs générations ou arrivés récemment, tous les Mirabelains ont quelque chose à nous apprendre, quelque chose à partager. Et tous ont le droit d’accéder à la culture.

La culture est un bien universel

Elle est partout, elle ne se limite pas aux grands auteurs ou à des œuvres d’art. Elle est le patrimoine de l’Humanité. Elle doit être accessible à tous !

Notre village compte de nombreuses associations sportives, sociales et culturelles qui œuvrent dans ce sens, grâce notamment au dévouement de quelques bénévoles. Leur action est remarquable, essentielle. Elle doit être plus encouragée et plus soutenue par la municipalité. Et s’il est légitime de contrôler l’usage fait de l’argent public, cela ne justifie pas une ingérence municipale dans la gestion des associations.

D’autres actions socio-culturelles pourraient aussi être plus développées, comme des cycles de conférences, des ateliers ou des rencontres plus informelles autour d’un café ou d’un buffet, sans limiter a priori les thèmes abordés.

 

Et ça va coûter combien ?

Partout on ne parle que de budget, masse salariale, dette. On nous fait croire que la seule chose importante, encore et toujours, est de contrôler les dépenses, que la culture n’est qu’un luxe pour ceux qui ont les moyens. Ceux qui disent le contraire ne seraient que des rêveurs.

En empruntant les mots du journaliste Augustin Trapenard, j’affirme pourtant que « l’élitisme est une vraie violence sociale ». Il est du devoir des élus de tout mettre en œuvre pour permettre à tous un accès à la culture. Et souvent, cela ne coûte pas cher !

Des ateliers informatiques sont une initiative bien timide au regard de tout ce que l’on peut faire : négocier des tarifs pour l’Opéra, des concerts, des spectacles, des rencontres sportives… et organiser le transport ; faire appel aux volontaires pour intervenir dans des ateliers, des conférences, ou des débats ; considérer qu’il existe une urgence culturelle et, avec l’aide du CCAS, proposer des aides réelles à ceux qui n’en feraient pas spontanément la demande pour pratiquer un sport, jouer d’un instrument, aller au spectacle, s’insérer dans la vie sociale ; solliciter les nombreux scientifiques de notre village (techniciens, chercheurs, ingénieurs, professeurs) pour participer à la Fête des Sciences ; mettre en valeur les artistes qui vivent à Mirabeau ; réaliser et publier des interviews de Mirabelains; encourager les initiatives culturelles et les manifestations sportives et permettre un développement harmonieux des différentes associations, en évitant de les mettre en concurrence… Tout cela est possible, et à moindre frais, en faisant appel aux bonnes volontés et aux solidarités.

« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance »

Si l’on ne sait trop à qui attribuer cette maxime, on ne peut qu’être d’accord avec son auteur. L’ignorance divise, engendre l’intolérance, les haines, les guerres… et coûte finalement cher à la société. La culture rassemble, nous ouvre l’esprit. Elle réunit les communautés, les peuples et les générations. Elle est la différence entre vivre et survivre. Elle fait de nous des Êtres Humains.

C’est pourquoi il est urgent de démythifier la culture et de lui rendre la place qu’elle mérite, au cœur de nos programmes et de nos sociétés.

Béatrice Lauricella

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